Le blog de Hamidou Baba Kane

Ce blog, créé au départ pour être un espace de dialogue pendant les élections législatives du 19 novembre à Nouakchott, se mue pour vous faire vivre en temps réel les activités du Député HBK après sa reélection. Ses analyses ne souffrent d'aucune improvisation. L'homme sait de quoi il parle, il a été nommé 2ème Vice Président du Parlement par ses pairs. Commentez les articles, écrivez-nous! email : hamidou.baba.kane.blog@gmail.com Site du Rfd : www.rfd-mauritanie.org

13 janvier 2008

LE GOUVERNENEMENT DU MINIMUM SOCIAL

« Nous attendions un gouvernement qui rassure mais beaucoup de mauritaniens se demandent, s’il y’a encore un pilote dans l’avion ? »

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Chers compatriotes,
Avant tout, permettez-moi de vous souhaiter

mes meilleurs voeux pour 2008!

Toujours dans le souci de rendre compte de l'action que nous menons à l'assemblée nationale, un devoir pour un élu de la République, voici ma réponse à la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre.

A bientôt


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Monsieur le Premier Ministre,

Vous venez de nous gratifier d’une nouvelle Déclaration de Politique Générale de votre Gouvernement et je voudrais au nom du groupe parlementaire du RFD vous remercier pour cette évaluation à mi- parcours de l’action gouvernementale de ces 7 à 8 mois et nous avons pris acte des perspectives que vous avez esquissé pour l’année 2008.

Monsieur le Premier Ministre, puisque l’heure et au bilan, nous devrions le faire à la lumière de votre Déclaration de Politique Générale du 31 Mai 2007, mais surtout au regard des actes que vous avez posés au cours de ces huit mois écoulés.

Il y’a eu, bien sûr, les journées de concertation sur le retour des réfugiés et le passif humanitaire, que nous saluons, malgré les appréhensions légitimes sur les retards accumulés et les suites que vous donnerez à ce dossier .il y’a eu également la loi sur la criminalisation de l’esclavage, bien que les mesures d’accompagnement se font attendre ! Mais, il s’agit là, de deux revendications fondatrices de notre âme politique, depuis bientôt 18 ans et sur lesquelles notre soutien ne vous fera pas défaut.

Monsieur le Premier Ministre,

Si nous devrions résumer votre bilan, nous dirions que vous êtes le « gouvernement du minimum social ». Je m’explique ! L’état de grâce dont vous avez bénéficié au lendemain de la formation de votre gouvernement, a été inefficacement utilisé en raison de vos réorganisations ministérielles tatillonnes et surtout de l’immobilisme dont votre gouvernement a fait preuve jusqu’à ce qu’il est convenu d’appeler les émeutes de la faim du mois d’octobre dernier.

Il est curieux de contrôler que jusqu’à la veille de ces manifestations spontanées et massives, votre gouvernement déclarait qu’il n’y avait pas de crise et qu’il était confortablement assis sur des chiffres, réputés irréfutables !
Or, « gouverner, c’est prévoir ».

Mais l’essentiel est ailleurs ; il réside dans le fait qu’aujourd’hui, avec le recul, les mesures que vous aviez prises, les mesurettes que vous aviez prises n’ont qu’un impact marginal sur les motifs profonds de la crise, qui n’est pas derrière nous, mais devant nous !
Votre politique économique est discutable parce qu’elle nous paraît injuste et inappropriée. Je prendrai trois exemples :

Au moment où le baril du pétrole flambait, pour soutenir certaines denrées de première nécessité, vous aviez, lors de la loi des finances rectificatives 2007, décidé de faire une ponction sur les marges brutes d’exploitation des importateurs d’hydrocarbures. Ce résultat a été désastreux pour le consommateur qui a fini par payer plus cher le blé, l’essence, le gasoil et l’électricité.

Nous avions à l’époque exprimé notre inquiétude sur le risque de report sur les hydrocarbures, des taxes liées au blé, sucre et huile, alors qu’on aurait pu trouver d’autres solutions telles que les taxes sur les tabacs et cigarettes.

Le second exemple qui me vient à l’esprit, c’est la situation du riz. Contre toute attente vous n’avez pris aucune nouvelle mesure pour mettre le riz à la portée du consommateur. Votre politique des prix du riz ne protège pas le producteur et elle pénalise les consommateurs. Aujourd’hui, le riz importé coûte moins cher à Bamako, Nioro et Mopti, qu’à Nouakchott, Rosso ou Nouadhibou ! J e ne parle pas de Dakar ou de Saint Louis !

Le troisième exemple que je donnerai porte sur le ciment. Au moment où vous reconnaissez que notre croissance économique est, entre autre, tirée par le BTP, au moment où vous envisagez la promotion immobilière et l’habitat social, vous n’exercer aucun contrôle sur les prix du ciment. La tonne de ciment est vendu à 54.000 UM alors que vendu Nouakchott la tonne importée revient à un maximum de 20.000 UM.

Concrètement, si vous voulez développer l’industrie de la construction il faut lutter contre les ententes, toujours illicites, des importateurs déguisés en usiniers du ciment.

Monsieur le Premier Ministre,
Il y’aurait beaucoup de choses à dire sur le bilan de votre gouvernement, notamment en matière de réforme véritable et profonde qui restent à faire dont : le financement du développement, la lutte effective contre la corruption, les nominations et recrutements discriminatoires y compris au sein de l’Armée et de la Gendarmerie, dont on peine à dire qu’elles sont nationales.

Nous croyons, au RFD, qu’une politique d’intégration nationale véritable est la clé de la stabilité, du développement et de la paix sociale.

On ne voit aucune politique de promotion des langues nationales à travers votre programme. La redynamisation de l’Institut des Langues Nationale et la recherche scientifique s’impose.

Enfin, Monsieur le Premier Ministre,

Le sort fait aux partis politiques et à la presse indépendante n’est guère rassurant.

Malgré les perspectives que vous tracez nous avons de sérieuses préoccupations sur la place que votre gouvernement du « minimum social » est prêt à accorder à ces 2 piliers de la démocratie.

« Nous attendions un gouvernement qui rassure mais beaucoup de mauritaniens se demandent, s’il y’a encore un pilote dans l’avion ? »
Hamidou Baba KANE, 1er Vice-Président du RFD,
Député et 2ème Vice-Président de l’Assemblée Nationale,
Membre de la Commission des Finances.

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